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Geneviève B-Blain

Poésie en continu

Ce qu'on savait

4/4/2020

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Que sur l’hypocrisie puissent pousser des fleurs
Et s’enfoncer des racines qu’on croyait pourries d’avance
Dis-moi que ça fait un amour vivace
Ce que ça fait quatre gestations
Quatre migrations du ventre au crâne
Laissant derrière elles, les semences de l’immense
Intuitif
Encore
Ca me perfore l’esprit
Un torrent dans le calcaire
de l’ossature
On y a lancé mille chaudières
Sans rien y comprendre à l’ensemencement
J’ai vu la plaine des arbres fruitiers
Et j’ai vu le temps avant qu’il passe
J’ai marché si lentement
Que de ton acharnement
tu en as fait mille allers-retours
À chasser je ne me souviens plus
Encore
Pendant que je cueillais tranquillement
Encore
Ce que je savais maigrement
De l’amour
Que sur l’aridité des secrets
Puisse s’écarter le sol en faille
en cent mois pour qu’apparaisse ce qu’on savait être là
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Mes douces épaves

3/28/2020

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Le temps coïncide avec l’appréhension des ruptures
Celles qui ont profité longtemps
De l’attrait de nos blessures

Le deuil comme allié qu’on n’assouvit jamais
Des messages de fin de nuit vers un destinataire fantôme

Une solitude en vaut mieux t-elle qu’une autre
Errer dans les espaces vastes de ce qui reste de l’unidirectionnel
Tenter la famille
Lorsqu’on ne connaît que l’isolement
Des oiseaux viendront à la fenêtre de l’espoir
Chanter le langage inconnu
Ce sera temps de renouveau
Mais à quoi bon saisir la chance en solo

L’ivresse d’un salon déserté
Tapis, chaises et lampes croches
Attendre que les autres réclament l’authenticité
Ou viennent valider ce qui dort en moi
La poésie est une fuite
De ce qui devrait grandir
Une épave enfouie ou à vue de tous
La verticalité de ce qui fait du sens
Trame sonore hors du réel
Qui vient enfreindre l’élan
La solitude, un monstre tout court ou l’attente d’un moment qui se formule autrement
Je m’élève à la limite de l’indéchiffrable, ce mot que je n’avais encore jamais écrit
Comme ces paysages nouvellement arpentés de ce qui devrait être quotidien
Choisir entre feuillu et coniférien
L’appréhension du monde des odeurs
Le vivant segmenté en parties d’existence
Je m’éparpille jusqu’au vide de cette pièce
Seule présence, un chien en symbole aux pieds
Au coeur du ventre, instant sauveur, les rires au loin
La satisfaction coupable de ne plus être seule et d’écouter les battements des autres
Configurer l’espace pour finir au clos
L’éclatement du ce qui devrait être
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Dans la mouvance

3/28/2020

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Les épaves inoffensives résident en la limite de l’esprit en ce qui concerne le réel ou non
J’y descends avec unique cordage, celui de l’intuition
On n’y a pas accès
On s’y retrouve
Il n’est pas nécessaire d’en apprendre le chemin
Il est changeant
Les portes doivent s’ouvrir dans l’inopportun
Et on y rampe dans la mouvance des saisons intérieures
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Des nouvelles

3/28/2020

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Je n’ai plus la force des mots
Je capitule
Je n’ai plus l’ambition du plus haut
Je m’annule
Je suis la douceur d’une brise
La goutte qui ne fait pas déborder le vase
J’ai quitté les tempêtes
Vers la grande acceptation
Je navigue les eaux calmes
Et je ne trouve plus l’amertume
Qui me faisait crier
Qui me faisait écrire
Pourtant, j’ai au bout des lèvres
Des images de l’éphémère
Des images du beau
De ce qui m’arrive et ne m’arrive pas
Je n’ai rien à raconter
Ou aussi peu soit-il
J’ai à vous dire
Je vais bien
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Dans la demeure de l'impératrice

3/28/2020

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J’ai bâti ma propre cellule
Creusé des tranchées
J’ai soufflé de patterns en patterns une bulle
Puis une autre
Creusé des tranchées
Puis une autre
Et maintenant cette force
Me revient
L’abandon c’était colère
À monter des murs
Barricades à l’amour
L’impératrice sur piédestal
Et tu arrives
Comme une plume sur une armure
Une gouttelette de rosée sur le roc
De mes fondations
Tu arrives
Et j’ouvre le palais maudit
Sur des effluves qui font chavirer
Je me surprends à chanter
En t’attendant
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Les mots anciens

3/28/2020

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En lisant mes mots anciens
J’ai vu l’ampleur de ta force
L’étendue de ton sournois

Cette cage, je me la suis forgée à moi-même
La cellule naïve, ce n’était qu’une étape
Mon esprit devait t’échapper
Jusqu’à en perdre le lucide

Les figures négatives s’enchaînent
D’ombres à chiens noirs
C’est la parade du subconscient
Je ne suis ni un ange
Ni une impératrice en guerre
Je suis montée au-delà de l’entendement
Littéralement
Prise au plafond

Cette colère, c’était moi affirmée

Et je retombe
Dans un corps qui m’est étranger
Je pleure quand vient l’envie de parler
Pourtant je suis le mouvement
Contre le rejet de ma propre intériorité

On peut mettre des mots sur ma personne
Mais devant moi se trace le chemin du retour
C’était une boucle
De cellule en cellule
Vers l’émergence de l’unique force
La source étouffée doit bien ressortir quelque part

En lisant mes mots anciens
J’ai trouvé
Mis en lumière
La force de ton abandon
Mais les heures se sont succédées
À visualiser ce que tu n’avais pas éteint
La force, le courant
De mon retour à moi-même
​
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St-Valentin

3/28/2020

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La lune est immense
J’ai la chienne au ventre
J’ai reçu une rose
Qui déjà se fane
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Comète

3/28/2020

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Tu joues la comète dans mon espace
Et le ralenti de ta trajectoire
M’amène à m’accrocher sur cette nuque de roc
Je t’offre ma peau d’abandon
Pour unir nos deux espèces
L’épileptique atmosphère se dilate
Et je manque de temps
Avant que s’entrechoquent nos murs
Tu joues la comète dans ma chambre
Et les draps se plissent sous le poids des envies
Il faut faire vite avant la fin du monde
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Mon déserté

3/28/2020

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C’est une pièce vide
Mon déserté
Je l’avais meublé de tes choses
Pour ne pas assumer les miennes
Et ta sortie de tempête
À reprendre ce que toi tu avais bâti en moi
Ou plutôt tout l’espace que je t’avais laissé dominer
C’est une pièce vide
À charpente bancale
Un for intérieur
Que je verrouille à clé
Comme une maison que l’on abandonne
À habiter ailleurs à travers les autres
Et je ferme les yeux
En attendant que cette lumière
Vienne de moi
Éclairer
Ce moi
Vide de sens
Pour l’instant
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Esclave

3/28/2020

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Je suis l’île aux esclaves
Ceux privés de temps
Je suis la brisée au soleil
Les paupières pourpres d’un sommeil
Qui se fait rare
Je marche vers le nulle part
Des chiens affamés aux mollets
Je suis la berge qui ne peut plus t’accueillir
Celle changée pour le pire
Un étang
Une colline
Aucun témoin
Sauf mon regard esseulé
Je suis la matrone d’un bordel de rien du tout
J’attends l’idée que je m’étais faite de toi
Le reste
On n’en parlera plus
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    Auteure

    Née à l'Île-Perrot en 1989. Établie à Montréal.

    Archives

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    Août 2018
    Octobre 2017
    Mai 2017
    Avril 2017

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