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Que sur l’hypocrisie puissent pousser des fleurs
Et s’enfoncer des racines qu’on croyait pourries d’avance Dis-moi que ça fait un amour vivace Ce que ça fait quatre gestations Quatre migrations du ventre au crâne Laissant derrière elles, les semences de l’immense Intuitif Encore Ca me perfore l’esprit Un torrent dans le calcaire de l’ossature On y a lancé mille chaudières Sans rien y comprendre à l’ensemencement J’ai vu la plaine des arbres fruitiers Et j’ai vu le temps avant qu’il passe J’ai marché si lentement Que de ton acharnement tu en as fait mille allers-retours À chasser je ne me souviens plus Encore Pendant que je cueillais tranquillement Encore Ce que je savais maigrement De l’amour Que sur l’aridité des secrets Puisse s’écarter le sol en faille en cent mois pour qu’apparaisse ce qu’on savait être là
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Le temps coïncide avec l’appréhension des ruptures
Celles qui ont profité longtemps De l’attrait de nos blessures Le deuil comme allié qu’on n’assouvit jamais Des messages de fin de nuit vers un destinataire fantôme Une solitude en vaut mieux t-elle qu’une autre Errer dans les espaces vastes de ce qui reste de l’unidirectionnel Tenter la famille Lorsqu’on ne connaît que l’isolement Des oiseaux viendront à la fenêtre de l’espoir Chanter le langage inconnu Ce sera temps de renouveau Mais à quoi bon saisir la chance en solo L’ivresse d’un salon déserté Tapis, chaises et lampes croches Attendre que les autres réclament l’authenticité Ou viennent valider ce qui dort en moi La poésie est une fuite De ce qui devrait grandir Une épave enfouie ou à vue de tous La verticalité de ce qui fait du sens Trame sonore hors du réel Qui vient enfreindre l’élan La solitude, un monstre tout court ou l’attente d’un moment qui se formule autrement Je m’élève à la limite de l’indéchiffrable, ce mot que je n’avais encore jamais écrit Comme ces paysages nouvellement arpentés de ce qui devrait être quotidien Choisir entre feuillu et coniférien L’appréhension du monde des odeurs Le vivant segmenté en parties d’existence Je m’éparpille jusqu’au vide de cette pièce Seule présence, un chien en symbole aux pieds Au coeur du ventre, instant sauveur, les rires au loin La satisfaction coupable de ne plus être seule et d’écouter les battements des autres Configurer l’espace pour finir au clos L’éclatement du ce qui devrait être Les épaves inoffensives résident en la limite de l’esprit en ce qui concerne le réel ou non
J’y descends avec unique cordage, celui de l’intuition On n’y a pas accès On s’y retrouve Il n’est pas nécessaire d’en apprendre le chemin Il est changeant Les portes doivent s’ouvrir dans l’inopportun Et on y rampe dans la mouvance des saisons intérieures Je n’ai plus la force des mots
Je capitule Je n’ai plus l’ambition du plus haut Je m’annule Je suis la douceur d’une brise La goutte qui ne fait pas déborder le vase J’ai quitté les tempêtes Vers la grande acceptation Je navigue les eaux calmes Et je ne trouve plus l’amertume Qui me faisait crier Qui me faisait écrire Pourtant, j’ai au bout des lèvres Des images de l’éphémère Des images du beau De ce qui m’arrive et ne m’arrive pas Je n’ai rien à raconter Ou aussi peu soit-il J’ai à vous dire Je vais bien J’ai bâti ma propre cellule
Creusé des tranchées J’ai soufflé de patterns en patterns une bulle Puis une autre Creusé des tranchées Puis une autre Et maintenant cette force Me revient L’abandon c’était colère À monter des murs Barricades à l’amour L’impératrice sur piédestal Et tu arrives Comme une plume sur une armure Une gouttelette de rosée sur le roc De mes fondations Tu arrives Et j’ouvre le palais maudit Sur des effluves qui font chavirer Je me surprends à chanter En t’attendant En lisant mes mots anciens
J’ai vu l’ampleur de ta force L’étendue de ton sournois Cette cage, je me la suis forgée à moi-même La cellule naïve, ce n’était qu’une étape Mon esprit devait t’échapper Jusqu’à en perdre le lucide Les figures négatives s’enchaînent D’ombres à chiens noirs C’est la parade du subconscient Je ne suis ni un ange Ni une impératrice en guerre Je suis montée au-delà de l’entendement Littéralement Prise au plafond Cette colère, c’était moi affirmée Et je retombe Dans un corps qui m’est étranger Je pleure quand vient l’envie de parler Pourtant je suis le mouvement Contre le rejet de ma propre intériorité On peut mettre des mots sur ma personne Mais devant moi se trace le chemin du retour C’était une boucle De cellule en cellule Vers l’émergence de l’unique force La source étouffée doit bien ressortir quelque part En lisant mes mots anciens J’ai trouvé Mis en lumière La force de ton abandon Mais les heures se sont succédées À visualiser ce que tu n’avais pas éteint La force, le courant De mon retour à moi-même La lune est immense
J’ai la chienne au ventre J’ai reçu une rose Qui déjà se fane Tu joues la comète dans mon espace
Et le ralenti de ta trajectoire M’amène à m’accrocher sur cette nuque de roc Je t’offre ma peau d’abandon Pour unir nos deux espèces L’épileptique atmosphère se dilate Et je manque de temps Avant que s’entrechoquent nos murs Tu joues la comète dans ma chambre Et les draps se plissent sous le poids des envies Il faut faire vite avant la fin du monde C’est une pièce vide
Mon déserté Je l’avais meublé de tes choses Pour ne pas assumer les miennes Et ta sortie de tempête À reprendre ce que toi tu avais bâti en moi Ou plutôt tout l’espace que je t’avais laissé dominer C’est une pièce vide À charpente bancale Un for intérieur Que je verrouille à clé Comme une maison que l’on abandonne À habiter ailleurs à travers les autres Et je ferme les yeux En attendant que cette lumière Vienne de moi Éclairer Ce moi Vide de sens Pour l’instant Je suis l’île aux esclaves
Ceux privés de temps Je suis la brisée au soleil Les paupières pourpres d’un sommeil Qui se fait rare Je marche vers le nulle part Des chiens affamés aux mollets Je suis la berge qui ne peut plus t’accueillir Celle changée pour le pire Un étang Une colline Aucun témoin Sauf mon regard esseulé Je suis la matrone d’un bordel de rien du tout J’attends l’idée que je m’étais faite de toi Le reste On n’en parlera plus |
AuteureNée à l'Île-Perrot en 1989. Établie à Montréal. Archives
Mars 2020
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